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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 19:44
En sortant le chien je me suis arrêtée devant la grille de la cité poissonnière, en face de chez moi. Quelques badauds veulent entrer, on entre. Des fleurs, des rires d'enfants, la sonnette : Alain Bashung. Une femme sort, Chloé, sa femme accompagnée de leur petite fille qui joue avec Hoël. Je suis toute gloups. J'ai écouté Bashung en boucle à plusieurs périodes de ma vie, avec un garçon surtout. Je ne l'ai pas vu depuis des années. Hier, je reçois un texto : c'est le garçon avec qui j'écoutais "Aucun navire n'y va sinon toi". Il m'a vue dans la rue par hasard. Comment croire que le hasard existe ? La mort d'Alain Bashung nous touche. Je suis émue et combien les gens en parlent. Cet événement nous rassemble. Quelque chose de commun nous arrive. Quelqu'un qui comptait n'est plus là et tellement là encore. 

Il y a quelques semaines j'ai croisé une petite fille. Son père : Guillaume Depardieu. Je croise des petites filles orphelines. J'écoute Alain Bashung en boucle pour différentes raisons. Je me suis souvent demandé pourquoi il habitait rue de la goutte d'or. Et bien sûr, c'est évident. Il vient de là. Quelque part. Cliquez sur le link pour voir Aucun express. 

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 08:20
Semaine plutôt difficile avec une perle au milieu : Harvey milk de Gus van Sant, avec Sean Penn. Je n'ai pas trop envie de parler de la réalisation, parfois agaçante, de ce réalisateur qui peut desservir son propos parce qu'il se regarde filmer (pour ne pas dire qu'il se branle avec sa caméra). Là, il se retient plus que d'habitude et laisse l'histoire émerger. Puis il y a Sean Penn, lui y'a rien à dire. Il est sublime depuis Comme un chien enragé de James Foley (à l'époque tout le monde se foutait de ma gueule parce que je kiffais le mari de Madonna). Bref... Harvey Milk, c'est beau. Je voulais juste dire que ce qui m'a touché c'est de voir une communauté, des gens se battre ensemble, des gens ensemble tout court, des gens qui se touchent, qui rigolent, qui se confient : qui crée de la fraternité comme dirait l'autre. Et en fait c'est rare. Aussi de voir comment des "nous autres" peuvent devenir une force politique. Et visiblement les gays ont su faire ça. Là où les femmes restent timides ou plutôt sont revenus à leurs fourneaux. Il y a chez Milk cette conscience aigüe de la solitude et du danger de cette solitude, non pas celle de se retrouver entre quatre murs avec personne, mais celle de ne pas partager sa propre expérience dans sa singularité qui conduit parfois au suicide. Le film exprime cette douleur à vivre au milieu de personnes qui ne peuvent pas comprendre ce qu'on vit. Hannah Arendt parle de cela quand elle parle du manque de politique. Harvey Milk incarne vraiment la création d'un oasis politique. Je me suis rendue compte de ma profonde naïveté (est-ce le bon mot ?) face à l'institution qui exclut les "nous autres" : je ne comprends pas pourquoi, là mon cerveau bug. Même si je vois le mécanisme de l'institution (psychotique en soi ?) qui impose un modèle (dans le film, c'est la famille, la religion) et tue tous ceux qui ne rentrent pas dans son modèle, je n'arrive pas à intégrer cette ségrégation. Je ne vois pas en quoi ça dérange l'institution que des hommes s'enculent etc., qu'on vive autrement qu'elle. Qu'est-ce qu'elle en a à foutre ? Comment faire de la politique dans un tel déni de la réalité ? Visiblement cela existera toujours. Et il y aura aussi toujours des Harvey Milk, des Sean Penn, des Gus Van Sant. Cela pose aussi le problème de l'amour dans nos sociétés (l'amour est asocial, j'en ai déjà parlé dans d'autres articles) et de l'intimité. On pourrait se dire que les homo n'ont qu'à se cacher. Mais en fait vivre en secret tue. L'humain aurait besoin d'exprimer sa spécificité dans le champ public. Est-ce cela la liberté ? 
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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 11:15
Silence is a power and a tool
For you
Wild Tigers I Have Known
They send me down
Messin' around

You keep your heart from your chest
It'll be gone just like the rest
'Cause it's a man's world
Say all the right words
And hold your heart from your chest

The silence and the color
and their beauty
Stands right and still for you

Holdin' flames
Holdin' hands in hearts
And their bindings
held tightly
Lyin' in the shady grass
Their teeth grinding
Inside is foreign

'Cause it's the magic hand
that holds you gently
And turns one into man
And there inside,
it's bloody to reach boldly
For truth spoken from mouth in his name

There will be wise men
singing, bringing you luck
Now there will be wise men
singing, bringing you luck
Now there will be wise men
singing, bringing you luck
Bringing you love

Now it's the precious summertime
Hand in pocket
Bright light
Wild Tigers I Have Known
They send me down
Messin' around

Emily Jean White (Dark Under Coat) L'album est... un cadeau. Miam. 

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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 18:03
Clint Eastwood est un monsieur, un grand monsieur. J’ai envie de dire : « Allez voir Gran Torino réalisé par Clint Eastwood avant de lire mon article, allez-y même si vous ne lisez rien dessus.»

J’aimerais dire combien ça me touche qu’un homme de 78 ans (qui a été si important pour ma formation intellectuelle, cinématographique, artistique, émotionnelle etc.) soit encore là à me transmettre quelque chose de si fort et si intense avec un tel talent. Cela doit être dur d’approcher la mort et il le fait avec une classe incroyable. Le dernier plan du film est génial : un peu d’ironie, la transmission : « Je laisse ma place parce que je l’ai décidé et avec amour. » Ouahouh !!!

Walt Kowalski (le personnage interprété par Clint Eastwood lui-même) fait un parcours incroyable en deux heures de film : il ouvre les yeux, il ouvre son âme, il ouvre son cœur : il s’autorise à vivre une aventure humaine avant de s’en aller : il se fait un très beau cadeau et en se faisant un beau cadeau, il fait un beau cadeau aux autres. L’autre jour, Nadja disait que la fiction n’avait rien de réelle et je n’étais pas d’accord en voyant le film hier : la fiction permet (entre autres choses) de vivre une expérience qu’on n’a pas vécu en vrai (ou qu’on n’a pas identifié en tant que telle) et de savoir ce qu’elle procure d’un point de vue émotionnel. En voyant Gran Torino, je sens (par exemple) ce que cela m’aurait fait d’avoir dans ma vie une figure paternelle qui me défend quand je me fais agresser par des hommes sauvages dans la rue, et va jusqu’au bout de la défense de l’honneur et bien plus que l’honneur.

Il y a donc deux dimensions au moins dans ce film : le contexte de Clint qui fait ce film à 78 ans pour nous dire quelque chose et ce que le film dit. Il revient sur un type de personnage qu’il a incarné depuis longtemps dans le cinéma et sur les critiques qu’il a entendues sur ce personnage et sa carrière. Il nous rend ce personnage en le transformant : dans la vie, on peut évoluer, on peut changer, on est plus complexe que certains critiques et journalistes ne peuvent l’envisager ! Eastwood le joue avec un putain d’humour et une putain d’intelligence ! Vous m’avez pris pour un facho amerloque et raciste et bourrin et désagréable ! O.K. je vais vous la faire à fond et je vais vous retourner comme des crêpes.

Quand on connaît l’œuvre de Clint, et qu’on l’a analysée (comme je l’ai fait dans ma jeunesse) et qu’on sait ce qu’on en a pu en dire dans le genre débile, c’est trop fort ! C’est la vengeance de l’intelligence, c’est le retournement de situation, c’est de la pure sagesse. J’ai attendu ces scènes du début de Gran Torino pendant des années. Qu’est-ce que j’ai ri !

Chaque scène raconte beaucoup, je ne saurai pas les détailler dans un article de blog. Clint fait donc le point sur qui il est dans le cinéma et il va plus loin. Il va jusqu’au bout : Clint est un homme et un artiste qui va au bout de sa vie et de son œuvre. Il ne nous lâche pas : c’est ça, la transmission. C’est pas : « Ok, j’ai fait des trucs et je vous lâche pour me construire une piscine à Los Angeles pour me faire sucer par des putes », tout ce cynisme-là. Il a une cohérence à sa démarcher artistique qui est extrêmement rare. Ce n’est pas ma grand-mère qui dit : « Ah bah c’est comme ça, on peut rien faire, puis moi j’ai fait ma vie peu m’importe’ la preuve qu’on peut faire d’autre chose : Clint Eastwood. On peut s’engager en tant qu’humain dans le processus de vie.

L’histoire du film va dans le même sens. Walt hait les Jaunes qui envahissent son pays et, un jour, il va un jour vivre l’expérience de l’instant présent en tant que telle, c’est-à-dire que vivre l’expérience telle qu’elle se présence avec une certaine innocence est une façon de sortir de la répétition des schémas, elle fait que Walt s’expose aux changements parce qu’il se permet une certaine liberté. Il fait le pas de côté parce que l’autre, en face, le fait aussi : la rencontre peut avoir lieu alors qu’hier elle était impossible.

Ce qui est très fort, c’est Clint qui a joué des justiciers et que, là à la fin du film, il inverse le schéma qu’il a souvent proposé. Il laisse la place à ceux qui viennent après lui, aux générations, au nouveau cinéma. Qui a dit que les gens ne changeaient pas. Walt change, mais c’est le propre de l’art de créer et dans la création, il y a bien l’idée de nouveauté, et donc de changement et d’ouverture.

Evidemment les cyniques et nihilistes vont trouver ça culcul et nian-nian etc. Chacun fait comme il veut. Et il y a de la place pour les cyniques et les nihilistes dans le monde, il y a même du boulot pour eux.

Clint ne nie pas la violence, le mauvais de l’Homme, la difficulté à être, la difficulté à assumer ses actes. Walt prend la liberté de vivre la liberté dans les dernières semaines de sa vie en prenant le risque d’être perturbé dans ses repères.

J’aime aussi l’idée sur l’étranger, sur l’autre, sur le différent. Il est faux de dire que c’est facile de ne pas être raciste. Ca fait bien de dire qu’on n’est pas raciste, mais qui a vécu l’expérience de l’étranger, du pauvre, de l’exilé ? Car aimer l’autre dans ce qu’il a de différent, accepter l’étranger est un des actes humaines des plus difficiles. Clint Eastwood se confronte à cette idée : les Etats-Unis sont un mélange de gens qui viennent d’ailleurs et pouvoir vivre ensemble, ça s’apprend, c’est un travail difficile. Ce n’est pas l’origine qui fait l’appartenance, mais le partage de certaines valeurs. Les fils de Walt ne sont pas les héritiers de Walt, les cousins de Sue la massacrent et la violent, le vieux et les jeunes, eux, trouvent un terrain d’entente, le Blanc d’origine polack va soutenir les Niakoués, et vice-et-versa.

Le travail sur le vocabulaire est très intéressant. On a tendance à faire comme si la différence n’existait pas, à ne pas prononcer le nom des couleurs et des origines, or je crois que la violence réside dans ces faux-semblants et ce faux politiquement correct. La violence se creuse dans le refus de voir l’évidence. Oui, ils sont jaunes et jeunes, et lui, blanc, vieux, alcoolique : nommer c’est le début de la reconnaissance. Oui, cela le fait chier que le quartier soit envahi d’étrangers bizarre. Oui, c’est sain queWalt l’exprime. Transmette, c’est aussi se dire les choses, exprimer ses émotions et apprendre les codes à l’Autre. D’où l’extraordinaire scène avec le jeune chez le coiffeur. Le rythme est lent. Le début frise l’ennui. Pourtant tout est construit vers un pic émotionnel très fort.

En tout cas, c’est comme ça que je l’ai vécu : j’étais un peu cool en me disant « Ah ce bon vieux Clint ! Sa technique anti-effet, à la limite du parti-pris antidramatique (pardon c’est un peu technique) qui fait penser aux films américains des années 70, c’est bien lui (parti qu’il n’avait pas pris dans L’Echange) » et pif’ je me suis pris l’émotion en pleine gueule quand Sue rentre chez elle après avoir été déglinguée par son cousin. C’est très court et là j’ai compris que tout le film avait été construit pour cette image de jeune fille fracassée, sacrifiée injustement. Faut être un grand metteur-en-scène pour arriver à cette construction antidramatique. Construire au millimètre près, au plan près, tous les plans précédents celui de cette fille marquée qui revient chez elle. Clint se rapproche des femmes en vieillissant. Il a beaucoup traité de problématiques masculines dans un cinéma bourré d’hommes. Bien sûr, il y a eu Josey Wales hors-la-loi (pur chef-d’œuvre où il parle plus d’un homme amoureux que d’une femme), Sous le pont de Madison, L’Echange (j’en oublie, désolée) et là… Gran Torino. La jeune fille Sue est extraordinaire : son personnage existe vraiment (c’est ça que je veux dire par un réalisateur qui s’intéresse aux femmes ; c’est qui leur donne des rôles d’humain ce qui est très rare !). Ce que j’aime dans ce genre de cinéma, c’est que c’est du cinéma. Ca montre ! la jeune fille qui rentre chez elle en sang, c’est un plan qui dit sans expliquer.

Inutile de dire combien je suis touchée par la fin, par la considération des figures paternelle et fraternelle qui disent : « Si on est humains, si on est civilisés, on ne peut pas laisser nos femmes se faire battre et violer. C’est la base. La base à défendre. » Et ce qui est beau, c’est que Walt va s’en remettre à la Loi : il va faire en sorte que ce soit la Loi qui punisse ces enculés. Une société qui ne punit pas les enculés n’est plus une société digne de ce nom, et une société qui passe par la Loi est presque une civilisation ! Walt a grandi : il ne tue plus des Jaunes comme dans sa jeunesse en Corée, il meurt pour leur honneur. Ouhaouh ! Il meurt réconcilié. C’est sa nouvelle manière de faire justice.

Quand la jeune fille en sang est apparu sur l’écran, j’ai explosé en sanglots et je sais pourquoi. J’ai su que la fiction peut réparer, ou plutôt réconcilier, quelque chose en nous. Si mes pairs n’ont pas fait les mêmes choix de société et de civilisation que Walt et Clint, d’autres l’ont fait en travaillant dessus pour que nous grandissions.

J’entendu quelqu’un dire que Gran Torino était un film violent. Je ne vois pas en quoi. C’est un film qui dit : « Il y a de la violence, il y a de l’immaturité, il y a le choix de pouvoir grandir, d’être libre et d’aimer, il y a une possibilité de régler la violence, de se réparer, il y a le choix de laisser sa place sur Terre dans un acte délibéré et conscient, il y a le choix d’être en communication et en communion avec Autrui, même s’il est jaune, vert, petit, jeune, vieux. Tout ceci est un travail, un hasard, un regard. Ce n’est pas tout le temps, toujours. » Ce qui est violent, c’est nier la violence réelle qui existe dans le monde : Clint Eastwood refuse ce déni. Comme il refuse de lâcher l’affaire tant qu’il est en vie. Tant qu’il est en vie, il veut être en vie. Et ouhaouh, il l’est ! En vie. Il sait qu’il va mourir, il sait que les Niakoués vont grandir, aimer, se réparer… Vivre.
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 11:08
Voici le texte du site du planning familiale pour défendre son existence :
Aux côtés du Planning Familial, 
défendons le droit à l'information, 
à l'éducation, à la sexualité, 
pour toutes et pour tous.
En diminuant de 42 % dans la Loi de Finances 2009 le montant affecté au conseil conjugal et familial, l’Etat programme à très court terme la suppression totale des actions d’information, d’éducation et de prévention dans les domaines de la sexualité et de la vie de couple et affective. 
Par cette décision, l’Etat montre sa volonté d’abandonner les missions qui sont les siennes quant à l’accueil, l’information et la prévention concernant la contraception, la fécondité, la sexualité. Il se désengage, par là, de la préparation des jeunes à la sexualité, à leur vie de couple et à la fonction parentale. Il marque son désintérêt pour les pratiques d’accueil et de conseil, qu’elles soient mises en oeuvre lors d’activités collectives ou d’entretiens individuels.

Ces missions d’utilité publique sont donc très clairement menacées par la baisse des financements, déjà largement insuffisants, alors que la Loi Neuwirth a clairement affirmé le rôle essentiel joué par les associations aux côtés de l’Etat.

Pourtant, dans une société où les relations filles-garçons sont de plus en plus marquées par la violence, où les campagnes nationales de prévention et d’information ont besoin des relais de terrain pour être efficaces, ces missions définies par la loi, plus que jamais, sont primordiales !

450.000 personnes bénéficient chaque année des actions du Planning Familial dans ses 70 associations départementales de Métropole et des DOM. La conséquence de cette brutale démission de l’Etat est la fermeture programmée d’un grand nombre de ces lieux d’accueil individuels et collectifs.


L’Etat doit assurer sa responsabilité nationale pour l’information, l’éducation à la sexualité, et la prévention pour toutes et tous conformément à l’article 1 de la Loi 73-639 du 11 juillet 73.

L’Etat ne doit pas supprimer les lieux d’écoute et de parole, mais les développer.

L’Etat ne doit pas supprimer les interventions collectives, mais les développer.

L’Etat doit donner aux associations qui assurent ces missions, les moyens aujourd’hui nécessaires, pour le développement de leurs activités et de leurs interventions.

 


Tous ces acquis sont récents, ces droits sont fragiles,
Nous avons lutté pour les obtenir,
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 11:11
Le premier atelier Magic Plum a eu lieu hier. Tout s'est bien passé. Leurs textes étaient beaux. L'endroit qui nous accueille est un cocon, une bonne bulle d'écriture. Une bulle au milieu du monde des Loups : tuer son voisin pour survivre à la crise. Comme dirait Hannah Arendt, il faut des oasis pour faire reculer le totalitarisme, pour écraser le atroce "les droits de l'Homme, c'est d'abord le droit des victimes" de Rachida Dati qui n'aime pas les oasis. Je reste effarée chaque matin, chaque nuit, toutes mes insomnies par la facilité que le désert a d'avancer. 

C'est quoi un oasis ? Selon vous, selon Hannah Arendt, aujourd'hui. 

Stephen King dit que pour écrire, il faut un chez-soi (à soi) et quelqu'un qui croit en vous. Ok je n'ai ni l'un, ni l'autre. Grâce à qui ? Hahahahaha... Je n'arrive pas à écrire parfois à cause de cette absence de toit, (absence de toi : mon précédent toi m'a fait perdre mon toit). J'ai peur de me retrouver dans la rue. Parce que j'ai perdu mon toit il y a quelques temps. Là-bas j'étais en sécurité. 

Voici un oasis de la bulle du lundi soir... On aura eu ça ! 

Voici l'arbre de vie et le flyer qu'on a fait François et moi. 


 
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 12:31
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 13:02
 "Je ne voudrais pas parler avec trop de mépris de ma génération, même si c'est un peu ce que je fais : nous avons eu l'occasion de changer le monde et avons préféré le télé-achat" Stephen King in Ecriture, mémoire d'un métier (né en 1947). 

J'entends Michel Schneider à la radio (il m'agace parfois mais là... pas mal) parlant du narcissisme de l'individu à notre époque : cela renvoie à "l'Homme est un loup pour l'Homme" de Hobbes et à Capitalisme et pulsion de mort

Je pense à l'appartement que j'ai dû quitter il y a deux ans et demi et donc je n'arrive pas à faire le deuil (j'y pense sans cesse et j'en rêve très souvent). J'avais demandé 1500 euros à mon père pour le garder. Il a refusé (il n'a pas refusé de payer le mariage de mon frère, ainsi que ses études). Ca m'a tuée. Je ne m'en remettrai jamais. 1500 euros pour mon père c'est rien, mais c'était l'occasion de me tuer. Je ne sais pas comment on peut faire aussi mal à quelqu'un. Mais je vois avec Schneider, c'est du narcissisme total : autrui n'existe pas. Là où mon père dit : "Nous, on a travaillé", Schneider dit que c'est une génération qui a fabriqué une dette que leurs enfants et petits-enfants vont payer. Donc mon père se trompe. Et vive Stephen King !
 
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:14
"Que le diable t'emporte, espère de marionnette rampante qui accepte d'être gouvernée par les lois faites par les riches ; qu'ils aillent au diable tous et vous qui les servez, nigauds sans plus de coeur qu'un poulet. Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre nous, c'est qu'ils volent les pauvres grâce à la loi et que nous pillons les riches armés de notre seul courage. Ne ferais-tu pas mieux d'être des nôtres plutôt que de lécher le cul de ces gredins pour avoir du travail ?" Un pirate du XVIIIème. 

J'ai retrouvé ça en fouillant dans mes affaires cherchant des document sur mon enfance et mon adolescence pour mon prochain roman. Ca m'a fait penser à la discussion que j'ai tenté d'avoir avec ma grand-mère vendredi soir. Mais impossible de parler avec ceux qui méprisent le dialogue philosophique pour avoir choisir la pensée unique. Ils ne savent pas qu'il peut exister plusieurs façons d'envisager les choses, ce qu'apprend la philosophie (entre autres disciplines universitaires qui risquent de disparaître parce que justement elles apprennent à réfléchir et que notre majorité politique veut nous empêcher de réfléchir). Quand on est face à quelqu'un qui dit : "c'est comme ça et ça a toujours été comme ça", c'est d'une violence indicible. Avant la terre était plate, aujourd'hui elle est ronde. Ah ah, comme c'est bizarre ! La médecine chinoise n'est pas pareille que la médecine allopathique. Je peux te sortir mille exemples. Je me suis allée dans une libraire (de l'oxygène de pensées). Je suis retournée à l'écriture dans ma solitude. Toujours harcelée par ce même gars. Je me demande parfois qui rangera mes affaires s'il me tue. 

Quand j'aurais de l'argent, j'achèterai :

Le courage de la vérité de Michel Foucault (là je comprends pourquoi j'ai étudié la philosophie, je comprends pourquoi mes grand-parents paternels haïssaient la philosophie qu'ils méconnaissaient surtout. Foucault dit que le philosophe est celui qui risque sa vie pour la vérité. Ma grand-mère m'a toujours dit que si je voulais survivre, il fallait que je mente. Je crois que j'ai fait mon choix. Et que j'apprends chaque jour à l'assumer... Quelque fois je tremble. Ce qui m'échappe c'est que ceux qui se prétendent scientifiques ait un tel mépris pour la vérité ! Ca doit faire partie des absurdités du monde kafkaïen dans lequel on vit.

Capitalisme et pulsion de mort de Bernard Maris et Gilles Dostaler : le libéralisme est une machine à détruire de l'humain et ça fonctionne ! Regardez comme les gens se comportent les uns avec les autres. 

L'invention de la culture hétérosexuelle de Louis-Georges Tin : extraordinaire. Oui l'hétérosexualité a été créée (comme quoi ma grand-mère se trompe : des choses changent dans les rapports sociaux !) Même si je trouve que nous sommes encore dans un monde très homosocial (c'est-à-dire non mixte : les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes) et que l'amour courtois a perdu puisque je reste persuadée que l'amour est antisocial dans la majorité des sociétés. Par exemple, ça se voit dans le traitement de la femme. Quand une société valorise l'amour hétérosexuelle, il me semble logique qu'elle valorise les deux sexes égaux or je ne sais pas où cette égalité existe. Mais je laisse la place à Louis-Georges bien plus au courant, bien plus fort sur le sujet. Ca fait un bien fou quand enfin on trouve quelqu'un qui montre et démontre ce qu'on avait toujours pensé dans le flou et la marginalité. Ca rend heureux, n'est-ce pas Thomas ? 
J'ai fini ce matin L
a guérilla du Che de Régis Debray. Je ne sais pas ce qu'il pense aujourd'hui, mais la fin m'a beaucoup émue et ça me rappelle le pirate du 18ème. CQFD. 
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 20:44
"Dans la France des années  2000, connaître une moins bonne réussite sociale que ses parents n'est plus exceptionnel : c'est une réalité statistique indiscutable mais une réalité sociale méconnue. Les générations nées au tournant des années 60, confrontées aux effets prolongés de la crise économique, font face à une dégradation de leurs perspectives de mobilité sociale. Dans le même temps, leur niveau d'éducation continue d'augmenter. De ce décalage entre la formation et la mobilité sociale naît un intense sentiment de frustration qui a des conséquences sur l'expérience vécue par les "déclassés", qui oscillent alors entre deux tentations : la rébellion et le retrait." C'est la couverture du livre Le déclassement de Camille Peuguy, sociologue, aux éditions Grasset. 

Voilà ce que je m'évertue à crier depuis des années à une génération qui nous a sacrifiés et qui est dans un déni total. Le livre est là. Et bah dis donc ça fait du bien d'être comprise...  C'est trop ça. C'est tellement ça. C'est hallucinant !
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