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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 19:45

"... assis sur une chaise ! Il avait croisé ses jambes, et balançait lentement un pied, qui se trouvait apparemment à l'aise dans une tennis bleue et blanche à la semelle plutôt épaisse. Il avait l'air de s'emmerder ferme, attitude classique et partagée par nombre de gens qui se retrouvent tout seuls au café.
A un moment il s'est levé et est descendu aux toilettes. Plutôt pipi, car il est revenu assez vite, au moment où on partait."

ce texte n'est pas de moi, mais d'un monsieur qui croisa un autre monsieur. Merci.

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 09:46

Image-2-copie-11.png Je ne vais pas partir dans un commentaire de commentaire, qui me fait penser à l'injonction paradoxale de l'école de Palo Alto. Il ne faudrait pas que je le fasse. Mais je m'entraîne à jeter les "il faut" dans une grande poubelle. Miam ! Ouvrir les mains. Sentir le souffle de la liberté. 

Je répétais souvent cette phrase au printemps : ouvrir les mains à ce qui vient. Sans savoir si c'est bon ou pas. SANS MEME LE QUALIFIER. « Il s’agit de vivre ce qui vient » comme l’écrit Rainer Maria Rilke.

Je marchais dans les rues et je les ouvrais.

Je ne comprends pas les impératifs en termes de bonheur. Je ne comprends pas les impératifs tout court. Je refuse les phrases qui commencent par « tu » quand c’est suivi par un jugement figé. J'ai assez potassé et expérimenté pour discerner que se détacher de la toupie est un long parcours et chacun, le sien. Lâcher-prise est une des choses les plus complexes à faire. Il ne s'agit pas d'indifférence, ni de détachement "le détachement, cette autre forme d'agonie" comme dit Krishnamurti). Nous sommes dans une société de la maîtrise, et même dans la maîtrise du bonheur et de la jouissance. Il faudrait être heureux ! Or nous le savons, le désir et la liberté, ce n'est pas le bonheur (merci Lucien Israël). Et bien sûr, le désir et la liberté sont hors-norme ; ils affolent la société bien-pensante parce qu’ils la mettent en péril. Oui, j’ai été en désir, oui j'ai été manquante, oui je suis un être humain. Il est où le problème ?

Il n’y a pas de problème.

Le désir emmerde pas mal les gens. 

What the fuck !!! 

Qui pourrait juger du chemin d'une personne ? Que savons-nous de ses abîmes, de son enfer, de ses jouissances ? Nous n'en savons jamais rien. Il est de l'ordre de cette humilité de savoir qu'on ne sait pas. 

On donne des conseils quand on ne peut pas affronter la souffrance de l'autre (c'est ainsi que la communication non violente en parle et je trouvai ça très juste). Il y a à accueillir la parole de l'autre. Le conseil bloque l'écoute attentive. Il est encore une main mise. Il entrave la richesse, si souvent paradoxale, de la vie par une toute-puissance masquée.

Tout un chemin a été de ne pas me juger dans ma souffrance et même d'en oublier le mot. Je dirais même que je ne vois pas si c'est de la souffrance ou pas. Puisque tout est relatif. Qu'il s'agissait de le vivre. Eviter la souffrance, c'est fuir, bifurquer, c'est refuser de vivre intégralement et entièrement. C'est tout sauf lâcher-prise. Mais attention, je ne suis pas masochiste et je ne dis pas qu'il faut souffrir.  

Me justifier, c'est le piège. 

Et de toute façon, quand on voit, on voit, quand on ressent, on ressent. On est déjà de l'autre côté. 

Je pense à Raphaël qui parlait du tragique dans l'écriture et l'art. A Biolay qui disait qu'on fait oeuvre d'art avec le tragique, aux phrases de Rilke au début de son concert (Les cahiers de Malte Laurids Brigge), un truc qui s'appelle le romantisme. Ah oui, ce n'est pas à la mode dans cette société où il faut être dur et sans sentiment. 

On a parfaitement le droit de choisir (choisit-on ? L'illusion de la maîtrise...) le cynisme, l'indifférence, l'hystérie, la dépendance à l'héroïne. Je me vois mal faire un sermon à un alcoolique ; ça ne sert à rien. Ca ne fait que renforcer sa culpabilité, son non-amour de lui, son immense stress. C'est violent. C'est le renvoyer à sa faille qui fait qu'il boit ! Quelle empathie ! Mon dieu.

Aurait-il juste besoin de compassion ? Avoir confiance en sa propre capacité à l'autoguérison. Comme Ellen Page dans Inception. Elle sait que Dicaprio doit descendre dans le niveau inférieur. Elle a confiance en lui parce qu'elle a confiance.

Je me souviens de ces phrases qui commencent par "si". Si tu étais ainsi (donc autrement), je ou nous... 

Il y a alors une sensation à la poitrine. « Si tu avais été autrement, je t’aurais aimée et nous aurions été heureux. »

Le donneur de leçons décrit par Jacques Salomé. De la violence à l'état pur. C'est subtil, ça s'infiltre comme l’injonction paradoxale de l’école de Palo Alto.

Ceux qui s'ouvrent à la vie disent ou plutôt expérimentent que tout est parfait ainsi, et que tout a été là au bon moment pour amener à ce moment. Que même moi, j’ai été comme je devais. Ne pas m'en vouloir. C'était le premier objectif. S'ouvrir, c'est s'ouvrir à tout donc aussi à ce qui fait mal, alors que ce que je vois souvent autour de moi, c'est le déni, le refoulement, la résistance, les mécanismes de défense. Oh oui ! On sait. Mais j'en suis encore étonnée. L'identification projective encore et encore. Le nez collé à la vitre.

J'ai laissé tomber le "si", j'ai dévoilé les illusions, je me suis ouverte à la vie il y a bien longtemps et s'ouvrir à la vie, c'est s'ouvrir aussi à la souffrance, il n'y a plus de jugement sur souffrance ou pas, bon ou pas, mauvais ou pas car dès que j'énonce l'un, c'est que je le définis par rapport à l'autre. Lutter contre la souffrance, ce n'est que la renforcer. Bla bla. Bien sûr, il y a de la souffrance. Tout dépend de comment tu la vis. 

Ne pas se justifier, être le beau rocher. 

Le droit à la vulnérabilité, le droit à son être romantique, le droit à la respiration, le droit à la mélancolie. Je crois que cette hyper émotivité (dont je parle parfois avec ma marraine Anne) est en effet peu partagée et que ceux qui ne l'ont pas ne comprennent pas et n'ont pas la possibilité de comprendre. Alors comment peuvent-il savoir pour moi ? Et finalement, ça n'a pas d'importance. J'eus vent que la compassion est rare. 

Je me revois hier lutter contre le monstre dans la rue. Encore hier ! Je repensais à cet article de blog, à ceux qui ne savent même pas que cette maltraitance existe, ce que ça fait, qu’ils s’en foutent et que j’ai oublié qu’ils s’en foutent. Je me revois raconter à mon amie ce qui s’était passé l’après-midi et je la revois dans une entière indifférence. Et comme j’ai travaillé sur ça, hier cela ne m’a pas rendu triste. J’ai vu et regardé l’indifférence en face. L’insouciance de Tom et Daisy. C'est impressionnant ! 

Un ange-gardien m’a téléphoné pour s’assurer que tout allait bien (oui, quelque part j’étais en danger). Et cela m’a touchée. Oui, on peut changer d’alliés et il y a des alliés fiables ; la preuve. C'est la grande joie de l'épreuve. 

Mon amie était totalement dans sa bulle. L’absence d’empathie, l’absence de curiosité. Moi, c’est ça qui m’a déjà tellement surprise : la non-curiosité vis-à-vis de l’expérience humaine. Ils vivent à côté de l'expérience humaine. 

C’est impressionnant de se dire que tu peux être en danger en ville et rien ne bouge.

Ca va, j’ai été cool ! J'y arrive. Je me demande si ceux qui me font la morale pourraient vivre ça à ma façon ! Les mains dans le moteur. 

Je me souviens de la psy qui disait : « Là, on parle de personnes qui vivent dans la terreur ! » Ils ne savent pas ce qu’est la terreur. Alors comment pourraient-ils me donner des conseils ? La terreur existe. Tous les jours, n'importe où. 

Je me souviens toujours du fait que Frodon part à la fin du Seigneur des Anneaux, que Gatsby se tue, que Marcel survit à la mort d'Albertine. 

Il y a ceux qui savent, celui qui a vu son aimée mourir. Mourir d'amour, ça existe dans la chair.

Ce que je trouve beau maintenant, c'est de ne pas justifier. D'être dans le coeur et l'ouverture. Ne pas expliquer. Entrer dans un étrange silence. Fière d'avoir identifiée l'injonction paradoxale genre "sois toi-même mais autrement", me parler d'amour alors que le vrai sentiment est "je t'aime tel que tu es." 

C’est moi qui ai vécu ça. 

Etre au monde tel qu'il est sans voir, sans s'ouvrir à tout de la vie. Sans illusions. Je connais peu de gens qui mettent les mains dans le moteur. "Nous revenons de Dachau" Et j'entends nos rires et nous vois sourire. Je me souviens d’un homme connu dont je sais qu’il a vécu des choses atroces et qui dit « Comment se réveiller le matin sans aimer ? » On ne va même pas leur expliquer Dachau car tu sais quoi ? Ils n'écoutent pas, ils n'entendent pas. I don't give a shit. Je vais m'autoriser à rêver.

Il y a ceux qui ont vécu, ceux qui ont traversé les limbes, ceux qui ont acquis l’épaisseur par les profondeurs.

Et ce ne sont pas forcément ceux qu’on croit.

En tout cas hier, après les "délires" d'un quelqu'un parti en toupie et quelques agacements que j'ai accepté, j'ai été accueillie. Vraiment. 

C'est tout simple. Que c'est bon ! C'est juste ça.

Il n'y a plus de "peut mieux faire" que mes profs écrivaient sur mes bulletins scolaires. Phrase immonde car non, je ne pouvais pas mieux faire. Je faisais de mon mieux. 

Il y a juste beaucoup d'amour à se donner à soi. Couche après couche, jour après jour. Remercier chaque jour et ne pas donner prise à ces critiques paradoxales. 

Je laisse le paradoxe au tao. Je l'embrasse. 

Je laisse les projections des autres, je m'aime de plus en plus, je laisse leur "si tu avais...", je respire. Ceux qui ne voient pas la joie en moi, qui ne voient pas le coeur allumé comme E.T., je ne peux rien faire pour eux. Surtout quand ce sont ceux qui en ont profité. Tiens, ça me rappelle quelque chose.

"L'Autre est celui qui me voit" comme Jacques dirait.

Voir l'autre tout simplement, sans le juger, sans le vouloir autrement. L'entendre. Cela me rappelle le grand Autre. Mon grand Autre. You know what ? I don't have any goal as a person. 

Ceux qui ne voient pas l'énergie qu'il faut pour écrire... Pour accoucher d'un roman... Cette énergie-là qu'on va puiser dans des profondeurs où peu vont. Mon Dieu... J'y suis allée. Mais il y a des témoignages qu'on ne pourra jamais faire. Il faut faire ce deuil-là.

Alors c’est pour ça que j’aime me lover dans la musique de bb. Parce que « je suis négatif ».

Le deuil d’une reconnaissance pour entrer dans le flot de l’eau.

J'ai les mots de Fred dans ma besace. Ceux qui ont cru en moi. Parce que dans toute aventure, nous avons besoin de soutien, merci Clarissa. Ne pas se laisser envahir par le poison. 

"Tout va bien" comme dit mon amie Sandrine. 

Pour clin d’œil, je reparlerai des mots de François sur le tango, sur l’homme qui dirige et protège et la femme, attentive, qui accueille. Etre à l’écoute l’un de l’autre. Je ne vois pas beaucoup d’hommes qui…

Pour autre clin d’œil, l’autre œil, j’aimerais dire comme j’ai trouvé Angelina Jolie jolie et belle et impressionnante hier au ciné, où je suis allée en fuyant le monstre dans la rue… et étrange, c’est l’histoire d’une fille maltraitée.

Ah, pour finir, j’ai repensé les premières phrases du poème de Naomi Shihab Nye : « Avant que tu saches qu’est-ce qu’est vraiment la douceur, tu dois perdre des choses », j’ai pensé que ceux qui n’ont pas cette douceur sont ceux qui n’ont pas perdu de choses. En fait, c’est ça. Leur arrogance viendrait de là. Je me demande si quand on a vécu de la véritable souffrance, si on n’a pas de cette douceur bienveillante, du silence accueillant, de l’écoute attentive. Cette rare douceur. 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 09:25

Alors que j'apprends par un détour d'acte manqué (un de mien ! Désolée) que quelqu'un qui devait revenir ne revient pas comme prévu et ça n'a pas d'importance puisque ça ne change rien, j'ai décidé de dire "au revoir" à mes rêves et mes espérances il y a longtemps, pas tous mais une bonne partie, j'ai ressenti un petit quelque chose. Quand même.

 

Quand on a une idée en soi... Ouhah ! J'essaie de danser avec elle car si je suis arrivée à prendre de la distance avec, je n'arrive pas à l'éradiquer. La preuve, j'ai fait un acte manqué. Comment lutter ? Ne pas lutter...

 

La distance s'est prise. Je tente de revenir au présent à chaque instant. De m'ouvrir à ce présent. 


Je réalise juste que ce quelqu'un n'est pas là. Comme si je ne le savais pas ! Comme il y a eu tant de quelqu'un absents. Pourquoi le destin a-t-il voulu que je vive cette absence-là ? Est-ce vraiment mes parents ? Qu'y--t-il dans l'absence ? 

 

Donc c'est moi qui vit ça avec cette mélancolie que ça comporte. "Non madame je n'ai pas perdu votre chat, j'ai perdu bien plus que ça." 

 

La conscience du plus que ça.

 

Je trouve des gens qui rejouent cette absence. Ma mère étant la chef ! Je commence à grandir, à en sourire, à en rire. Je ne sais pas ce que l'absence leur donne. Je m'en détache. J'ai déjà renoncé à tout ça. J'y travaille tous les jours. Avec l'absurdité. Je remplis le vide en tâchant la douceur avec moi. Une absence ne peut pas nous manquer, puisque c'est du rien.

 

Et il y a ce souffle de liberté qui me porte de plus en plus souvent. Comme la libération de la dépendance. 

 

Juste, parfois...

 

Parfois j'aimerais prendre ses messages avec la ouate de l'espérance, non les affoler d'illusions mais les accueillir avec ce qu'ils ont de doux. Totalement, entièrement. 

 

Alors je vis au jour le jour. Dans la folie du monde. Je lâche, je ne comprendrai jamais leur hystérie, leur superficialité, leur ego fragile et perdu, je suis comme Frodon. Sandrine dit que nous sortons de Dachau. Si une personne pouvait entendre ce que ma mère dit de moi. 

 

Anyway... Qu'importe le temps, m'importe l'amour.

 

Je n'ai pas été en colère, je suis en douceur pour être souple et me balancer dans le tao. 

 

Dans le vide. Moi j'ai un coeur madame. Monsieur. 

 

Il nous faudra relire Shakespeare, Proust, Woolf... L'insouciance de Tom et Daisy dans Gatsby le magnifique. 

 

"Qu'a-t-elle de plus que moi celle qu'il a choisie ?"

 

Il y a quelque chose qui change. Je meurs à celle qui croit les messages incohérents. Leur hystérie. C'est un mot que ma marraine a sorti sur un des dossiers de l'été. Cette sorte d'hystérie : pas de profondeur, des mots pour rire, des abandons quand on t'a utilisé. L'insouciance de Tom et Daisy. Et ceux-ci savent la vulnérabilité qui vient de l'enfance... Ils te sucent. Cela m'avait marqué la trahison du roi Lear qui préfère la fille flatteuse à celle qui l'aime vraiment.  


Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire d'autre. Pour que le roi Lear m'aime. 

 

Je veux finir l'histoire (celle du début de l'article) alors que j'apprenais sans chercher à savoir, que l'on me marquait que ce quelqu'un n'était pas là et que de toute façon, ce quelqu'un n'était pas là, ne voulait pas être là et que si j'étais peinée, c'était à cause de mon ego et que j'avais compris depuis des semaines que je ne cherchais qu'à me réconcilier avec cette partie de moi qui pensais à ce quelqu'un, qu'aucun(e) ami(e) n'avait choisi la parole douce, j'apprenais quelques instants après que le grand Autre était à Paris. 

 

Puisque quelqu'un l'avait vu dans un café. 

 

J'ai vu ça comme un signe. 

 

J'ai fait la paix avec moi.

 

Il y a des questions, j'aurais aimé avoir les réponses. Il n'y a pas de réponses. Quitter la toupie. Puisque ce n'est pas ma toupie.

 

Je n'ai qu'une chose à faire : être le rocher. 

 

Avoir confiance dans le grand Autre. 

 

Avoir confiance.

 

J'aime ce que Lacan dit sur le chevalier servant et... le fit qu'il offre le phallus, qu'il s'arrange avec son angoisse de castration, qu'il prend le risque. 

 

Mais alors ? J'ai fait tant et tant le chevalier servant, non ? 

 

Je m'entraîne au rocher.

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 17:25

Image-1-copie-17.png

 

 

Ouaouh, quel choc... Je ne mentionnerai pas mes quelques réserves, aussi aurais-je du mal à expliciter tout ce à quoi j'ai pensé pendant la vision du film... Mon esprit faisait des liens à divers degrés : je pensais au livre que je lisais sur le tao, la phrase qui revient dans ces philosophies, exprimées notamment par monsieur nuage rencontré à l'automne dernier : "la pensée précède le chi." Tout est histoires de croyances. Cela semble si simple et facile à dire. Je pensais à ma découverte de l'oeuvre de Lacan. Ce film me semble une belle référence à une certaine dimension de la psychanalyse. Philosophie, phénoménologie.

 

Au sens lacanien, il y a à voir. Parce qu'il y a à regarder. Il ne s’agit pas de comprendre, il y a quelque chose au-delà de la compréhension. Il y a plusieurs niveaux de vision, il y a toujours des liens au-delà des premières évidences. Ah, purée !!

 

Dicaprio et Page (la jeune architecte rencontrée à Paris), son double, son âme-soeur, son Autre - celle qui donne la réalité à voir puisqu'elle le voit, lui, elle l'entend, elle est son Autre : le parfait transfert. Celle qui l'accompagne, le soutient et le laisse régler sa profonde problématique, seul avec la confiance de l'Autre qui se jette dans le vide. 

 

Plus on tombe, plus on peut remonter.

Le laisser-tomber, se laisser tomber…

 

Page, l'Autre qui rêve d'un miroir et d'un miroir qui se reflète le premier miroir. Le stade du miroir... à deux. Le parfait transfert. Le miroir face à un autre miroir comme ce vers du tao, de l’un vient le deux, du deux vient le trois, du trois vient dix mille…

 

La fin nous laisse en équilibre, suspendus au souffle de la toupie. Comme nous aimerions qu'on nous dise la vérité, la réalité. Toute cette différence entre réalité et vérité... Tout ce sur quoi on s'affole, on se dispute, la science, ce qui n'est pas scientifique, la quête de la vérité.

 

Savoir si la toupie s'arrête. Elle ne s'arrête pas tant que nous regardons un film. Un film, est-ce la réalité ? La vérité ? Parce qu’un film est une création. Si elle s’arrêtait, ce ne serait plus un film.

 

Je ne me pose pas la question à la fin. Puisque je sais que ce qui compte, c’est ce que je veux croire ici et maintenant, ou dans ma vie propre. Ma propre vie.

 

Je ne veux pas comprendre.

 

Je veux déguster cette sensation incroyablement claire qui m’a parcourue quand j’ai vu qu’il se réveillait dans l’avion.

 

Quand j’ai su qu’il avait quitté les limbes où sa femme manquante (morte) voulait qu’il reste. Devrais-je dire sa part culpabilisante ? Sa part de rien. Sa part de néant.

 

Il n'y a pas de solution sur la toupie à la fin. Enfin si ! J’ai une idée, ou plutôt je vois quelque chose. Puisque nous inventons le réel, parce qu'il est le grand Autre dans lequel nous ne vivons que coupé. Cette séparation créant le désir. La part manquante de Dicaprio est représentée Mall, sa femme morte, qui le hante. Mall, a-t-elle d'ailleurs déjà existé ? Nous n'en avons aucune preuve. Elle marque (ou plutôt serait le résidu de) cette coupure que nous connaissons en entrant dans le réel. Nous serions balancé dans une quête sans fin, trouée par cette douleur du manque.

 

La toupie est le totem de Mall, et non celui de DiCaprio. Donc cette toupie ne le concerne plus à partir du moment où il comprend qu’il doit renoncer à sa part manquante. Dans la dernière scène, ce qui compte c’est le détachement de son regard de la toupie. Qu'importe cette toupie puisqu'il s'y attache comme on s'attache comme à une croyance. Comme on s’attache à un Autre qui n’est pas là. Avec l’intime croyance que quelqu’un pourrait remplir ce manque abyssal. Elle ne serait que la quête de l'Autre, un Autre inexistant qui vit dans nos limbes inconscientes. Cette marche initiatique le mène à cette délivrance, qu’il se détache de cette toupie (qui était son baromètre), par le fait qu'il ouvre la porte vers ses enfants sans LUI chercher à voir si la toupie s'arrête.A la fin, il s’en fout s’il rêve ou pas, le désir est plus fort. Il est Un. Ce mouvement que certains analystes appelleraient le pas de côté marque sa libération. Il est SA vérité. Il n'y a donc rien de logique, rien de scientifique, rien de psychologique. Il y a sa vérité. et si c'était un rêve, peu importe puisque nous sommes dans un film et non dans la réalité, mais le film appartient à la réalité !

 

J'aimerais tant parler d'autres images que j'ai vues, qui m'ont parlées. Comme quoi il doit renoncer à elle. A l'idée de cet Autre avec qui nous aurions été heureux.

 

L'idée de l'inception, comme en effet il n'y a rien de plus tenace qu'une idée (croyance) en notre esprit... et notre résistance au changement vient bien de là, que nous sommes attachés à ces idées... dont nous ignorons la provenance, que nous ne maîtrisons que très partiellement... 

 

Le chemin de Dicaprio pour se libérer... de la part manquante ressemble à une belle séance de divan... J'aime Ellen Page quand elle revient parce que c'est de la création ! Pure création.

 

La phrase zen revenait "Penser que je ne vais plus penser à toi est encore penser à toi. Laisse-moi par conséquent essayer de ne pas penser que je ne vais plus penser à toi." Comment l’entrée d’un autre Autre avec Ellen Page est tout le processus du transfert.

Inception ou comment se détacher de sa part manquante, manque qui institue notre entrée dans le monde réel. Alors après ça, allez chercher ce qu’est le réel.

Inception ou quitter le totem pour se fabriquer sa réalité, son rêve... L'immense pas en avant pour accepter la coupure. Je ne me suis pas demandé si c’était un rêve ou pas. Je me suis dit « dégage toupie ! Tu obstrues la vie même, tu bloques le flot de la vie, le flot du tao, tu n’es qu’une croyance. Une problématique arrête de nous tuer quand on la quitte. » Il a trop envie de voir ses enfants. Il en a trop envie. J’appelle ça se réconcilier. Il quitte l’injonction du totem de l’Autre… Un Autre qui habite dans les limbes.

 

Ca me rappelle que j’ai fait ça pour une toute petite chose. J’ai fait comme si ce dont je rêvais existait. Bah, ça a changé ma réalité. C’est faire ce pas de côté.

 

Détacher le regard de la toupie. Peu importe ce que nous vivons, du moment que nous le vivons. 


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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 15:04

Merci à Fred. Pour ses mots avant le départ. 

Le voyage en train... après la rédaction de mon dernier article. Un épisode improbable à la gare de Lyon. Où j'ai marché lentement avec le sac sur le dos, avec une aura ouverte... Je posais les pieds l'un devant l'autre dans la ville du bien-aimé. Et le petit miracle a eu lieu. Alors cela serait donc si vrai l'intention et l'énergie que nous posons dans le monde. 

J'ai mis du temps à devenir calme... 

Et j'ai rencontré un calme que je ne connaissais pas... Presque pas. 

Je n'arrive plus à qualifier ce que je vis, si c'est bon ou pas. Car mes désirs me trompent. C'est l'histoire du petit Chinois. 

Merci alors à ceux qui savent. Devenir le superbe rocher. 

Je pensais à New-York depuis quelques jours, voulant y aller, je ne sais pas pourquoi. C'était calme et doux.

Et quand je reviens sur Internet après des semaines d'arrêt (j'ai aussi arrêté la musique), je découvre que le bien-aimé est à New-York. Et là pour la première fois ça me fait étrange, d'une façon que je ne connais pas. 

Jacques a dit : "L'Autre est celui qui me voit."


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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 10:28

Hier quelqu'un m'a donné ce poème et ça m'a beaucoup émue, pour plusieurs raisons. C'est un peu mon mot fétiche. Hier, émue parce que ça a été une journée très, très étrange. 

Et chaque mot de ce poème m'a parlé direct en plein coeur. On m'a trahie avec ce mot, parfois. 

J'aurais aimé avoir un destin tranquille. Rencontrer autre chose que des menteurs et des manipuluteurs (et oui, c'est possible), rencontrer un éditeur ou une éditrice, car ça arrive à des gens qui ont moins de talent que moi. Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Profondément. Je n'ai pas les clés pour cette traversée du désert, ça fait trop pour une seule personne. A l'impossible, nul n'est tenu. 

J'écrivais parce que je pensais voir des choses qui seraient rendues par l'écriture et qui donneraient de l'émotion aux gens. Mon coach m'a trahie... Mot sans doute trop fort, mais je n'en trouve pas un autre. Tel Saint-Pierre.

Plutôt il me lâche, il lâche la stratégie. 

Alors je fais comme le petit Chinois : je ne sais pas si c'est bien ou pas. Il y a tant de contradictions, d'hypocisie, de mensonges. Que je ne sais pas.

On me reproche des trucs, je ne vois pas en quoi ce sont des défauts : y'a beaucoup de lieux dans votre roman. Euh oui ? 

Je ne comprends pas ce qu'on me dit. 

Je ne le fais pas, ce n'est pas de la mauvaise foi.

C'est comme quand je rate le code de la route : je ne comprenais pas les questions. 

Je ne comprends pas la parole en contradiction avec l'acte. 

Mais ça m'allège : je ne cherche plus à comprendre. 

OK, j'ai voulu écrire, faire quelque chose de joli de cette vie, dans la vie, partager ça avec les gens, un public. Je voulais de l'envergure, les bras ouverts, tous ces signes que je décrypte, de la beauté. Sans prétention, je suis sûre que des gens auraient aimé. 

Je n'ai plus envie de rien, j'ai essayé, j'ai tenté, j'ai tout donné, tout et même ce que je n'avais pas. Avec mes parents, en amour, en amitié, en écriture. Avec mes élèves. 

Et je sais, Danièle, qu'il y a des gens biens, mon coeur est ouvert, tout va bien. Je reçois tant de choses. 

J'étais un aigle, une barbare, quelque chose de sauvage en moi.

Et là, il faut que je remette de choses qui étaient pour moi pas envisageables. A subir, des choses dures à vivre pour de vrai. 

Il faut donc renoncer. 

Ils ont gagné. 

Peut-être est-ce le prochain rivage. Je crois que je vais arrêter d'écrire. Je n'ai pas la force de tout faire. Et surtout je ne comprends pas ce qu'on me dit. Donc j'arrête d'écouter. Mon cerveau a disjoncté. Calmement. J'ai retiré la prise. 

Je vais tenter d'écrire mon nouveau projet vite et en me foutant de tout. Puis je le balancerai par la Poste. Et voilà... Sans rien attendre. Je sais que je sais ce qu'est l'écriture profondément, mystiquement. 

Merci Delphine pour le poème. La douceur m'a quittée mais je vais m'allonger pour qu'elle revienne à moi. Je l'avais tous ces mots d'écriture. 

"Avant que tu saches qu'est-ce qu'est vraiment la douceur

tu dois perdre des choses, 

sentir le futur qui se dissout en un moment

comme du sel dans une soupe trop fade

ce que tu tenais dans ta main, 

ce qui comptait et ce que tu gardais soigneusement, 

tout ceci doit disparaître pour que tu saches combien le paysage peut être désolé

parmi les régions de la douceur

tu voyages dans un bus

et tu penses qu'il ne s'arrêtera jamais

les passages mangent du maïs et du poulet, 

et regardent par la fenêtre pour toujours

avant que tu apprennes la gravité tendre de la douceur

tu dois passer là où l'indien vêtu de son poncho blanc

est mort allongé sur le bord de la route

tu dois voir comme ceci pourrait toi, 

comme lui aussi était quelqu'un

qui voyagait à travers la nuit des projets

et avec la respiration qui le maintenant en vie;

Avant que tu connaisses la douceur

comme la chose la plus profonde à l'intérieur

tu dois te éveiller avec du chagrin 

et tu dois lui parler jusqu'à ce que ta voix

attrape le fil de tous les chagrins

et tu vois l'étendu du tissu

alors ce n'est plus que la douceur qui donne du sens

plus que la douceur qui (en)lace tes souliers

et qui t'envoie dans la journée à poster des lettres, 

à acheter du pain 

plus que la douceur qui lève la tête

au milieu de la foule du monde pour dire :

c'est toi que j'ai cherché

et elle te suit partout

comme une ombre ou un ami"


Naomi Shihab Nye

Les mots au-dessous des mots


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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 09:20

J'ai envie de dire à Danièle : "Bah oui, nous sommes des êtres désirants" et la société, ça la fait chier ! Suer ! Et oui, nous poursuivons quelque chose ou quelqu'un qui n'existe pas... C'est le désir... C'est du vivant ! Et on nous en voudrait de ça ? Bien suûr que nous ne sommes pas totalement autonomes ! Quelle fumisterie... C'est un mythe fabriqué par notre époque. Faut se renseigner un peu sur les amitiés au temps des Grecs etc. C'est très intéressant. On s'avouait nos besoins d'amitié. Car c'est humain et chez les Romains, c'était codifié mais ça durait toute la vie et on s'en nourrissait. Ca permet d'être fort les liens forts et sûrs. C'était un moyen d'être fort en société. Sinon seul, tu es une proie si facile. Ca, c'est notre monde d'aujourd'hui. Dieu que tant de gens sont soumis... à ça. Il y a des pôles de résistance, mais c'est de la résistance !

On ne nous apprend pas à avoir le courage de ça. Le courage de notre déficience à l'autonomie, alors que c'est surtout une question de choix des mots. On pourrait dire : "C'est beau d'être en lien, en relation, connectés" comme dans AVATAR. C'est une qualité de savoir tisser du lien. Cela peut être vu comme ça. Plutôt que de prouver à l'autre que nous n'avons pas besoin de lui comme si c'était un signe de supériorité, de domination. Et ça le devient. L'autre fait silence pour montrer qu'il assure, qu'il n'a pas besoin de toi. C'est instaurer un rapport de force que de ne pas être honnête à montrer ta vulnérabilité. Je n'y crois pas. Ils font genre "on est archibookés" mais c'est juste qu'ils ont peur du silence, du vide, de la respiration du désir. De l'inconnu. De la vie. 

C'est un vrai courage de montrer sa vulnérabilité, de risquer la naïveté comme dit Henri Bauchau. 

Oui, on aime se lover parce que nous sommes manquantes. Ce vide les fait bander, ma très chère amie. Ce sont eux qui sont dans l'injonction paradoxale hystérique (ce que je désire, je n'en veux pas). C'est notre manque qui fait que nous les accueillons en nous et après ils nous disent : "Tu as un problème, tu as un vide." Tout ça est une immense hypocrisie. Il y a des rivages où des hommes et des femmes dansent en harmonie, même en étant différents parce qu'ils savent tout ça, l'admettent et dansent quand même... en jouissance.

C'est quoi cette violence où on se permet de flinguer l'autre parce qu'il a un trou ? Elle est là, la violence de notre société. C'est immense. Alors qu'il suffirait de se prendre dans les bras. Oh je sens que je suis prête pour lire Reich !!!! 

Si nous sommes des hédonistes, il nous faut avoir de la compassion pour notre condition humaine et prendre en joie la conscience que nous sommes manquants et donc en accomplissement de complétude. Sans ce vide, nous serions plats. On ne se réveillerait pas le matin. C'est beau le vide, c'est ce qui permet de se remplir !!! 

Je ne sais pas, il y a quand même trop de paranos et d'obsessionnels qui condamnent ce qui nous fait vivre. Au point juste. 

L'écriture pose et questionne dans ce vide... Là. Sinon on n'écrirait pas. On écrit dans la faille tragique, Raphaël le chanteur parle de ça très bien à l'émission taratata. On s'inscrit dans le tragique de la condition humain quand on est en art. Cela ne nous empêche pas de déconner dans la vie et d'être gais, voire heureux. 

La force de vie des barbares contre la médiocrité des mort-vivants. Tout a été inversé. Dès l'enfance, on te brise dans ton élan de vie. Bah oui, l'élan de vie remet en question leurs schémas psychorigides puisque tout est fait pour bloquer la conscience qui ferait péter leurs mécanismes de défenses. 

J'ai envie de ne plus culpabiliser d'être de vie, en vie, spontanée, authentique comme dirait l'autre. Ne plus se sentir coupable d'être de l'autre côté... Puisque nous sommes de l'autre côté quoiqu'on fasse, on est dans la coupure qui nous fait être humains. Nous sommes sortis du paradis. Je crois que les sages savent combien c'est dégueulasse en vrai comme les héros du Seigneur des Anneaux qui vont jusqu'au bout de la terre jeter l'anneau. Ils affrontent le dégueulasse. Alors il ne faut plus jamais me dire "oh Marie toi qui..." Je ne devrais pas dire ce que je vois quand le voile des illusions se lève. Je ne le dis pas. Je parle du chemin. Le dégueulasse, ça fait du mal d'en revenir. C'est ça, les mélancoliques. On doit vivre ailleurs comme Frodon. On ne peut pas leur expliquer. Connaître la menace réelle d'être tuée en rentrant chez soi le soir. Je sais qu'un père aimant ne laisse pas sa fille endurer ça. Donc il ne faut jamais, JAMAIS, me parler des sentiments de mon père. 

Oui, il y a des choses dégueulasses et parce que je le dis, on m'explique que j'ai un problème. Je ne dis plus rien, je pars à Londres avec le général de Gaulle; 

Il faudrait apprendre à me taire. Je suis en conflit avec ma super pote... Nous nous étions rencontrées à l'âge de quinze ans. Cela serait trop long d'en parler. Mais super intéressant.

Il me faudrait être Shakespeare pour mettre en scène la force des tourments. J'ai pensé au Roi Lear. J'ai juste vu un mécanisme... Clairement. Et ensuite, j'ai senti comme c'était crade pour moi qu'on me renvoie une certaine image de moi. J'en ai parlé dans les articles précédents.

Les temps changent. 

J'ai appris comment l'autre fabrique de l'insécurité en t'expliquant que c'est toi qui a un problème. 

Les temps changent. 

L'amour ne fabrique pas d'insécurité. On est dans une société où celui qui fabrique de l'insécurité est un maître. Bullshit !

Je ne me sens pas victime du tout, j'ai pensé que si on me renvoyait cette image, c'est que j'y participais. Avant. Quand tu es nue et sans masque, il est si simple pour l'autre de dire : "hahaha, tu es en manque, tu es seule, tu es" Le "tu" tue ! Héhéhéhéhé ! 

Oui, et alors ? Ca t'autorise à mal me parler ? Le sujet du conflit, c'est le sujet du conflit. On n'a pas à remettre en question l'être profond de l'autre. J'ai pensé à nous en découvrant le "dilemne des prisonniers" développé par l'école de Palo Alto. On ne sait pas ce que l'autre pense ou va faire. Donc on se met à penser à sa place. Là il y a le téléphone mais bon, il ne sonne pas. Moi je n'appelle pas car quand on me dit tu me fais chier je n'appelle plus. Comme quoi ça fonctionne la thérapie anti-maltraitance !!!!! HIHIHI !! Avant on me dit "tu me fais chier", je me mettais à genoux et je suppliais l'amour de l'autre. 

Pas de communication, mais on doit prendre une décision. Mon amie a interrompu la conversation par des phrases remettant en question ma personne (dans ce qui n'avait pas de rapport avec le conflit), qui sont du registre de la violence et par une dernière phrase qui a close toute ma capacité à répondre. Bloquant tout. Je ne sais pas trop d'où vient cette phrase. Elle m'a sidérée. Et je me suis peut-être trompée sur son sens. 

Je n'avais pas arrêté de tenter de faire la part des choses entre ce qui appartenait au conflit, ce qui me revenait comme tort (étant lié à mes besoins, et j'ai même osé dire que j'avais besoin d'amitié, sinon je n'aurais pas d'amis, je vivrais comme une ermite ; ce qui est apparue comme une faiblesse où j'ai été frappée. Si quelqu'un te frappe dans ta faille, je ne pense pas qu'il soit dans l'amour. Il faut bien avoir des critères pour avancer.) et ce qui la concernait. J'ai tenté de séparer les enjeux pour ne pas tomber dans la violence, je m'étais inspirée de mes réflexions et lectures sur la psychologie, l'affirmation de soi, la communication non violente. Je veillais à respecter les règles de la communication non violente. Ce que l'autre ne fit pas en face. 

c'est drôle je vois que le fait de m'exprimer, d'exposer est vu comme un signe de faiblesse de la part de l'autre. Cela me fait sourire. 

Bien sûr il faut être dans le consensus mou. Le mou, ça me gonfle. Et oui, je ne serai jamais d'accord avec certaines choses mais cela ne m'autorise pas à juger l'autre. J'i toujours ce truc un peu bizarre de ne pas comprendre, ni voir le déni. Puisque je vois certaines choses. que l'autre feint ne pas voir en lui. Ca fait violence. Je suis désolée. 

Oui, tout ça me tourmente. Mais l'autre ça ne la tourmente pas de balacner de la violence. J'ai de la chance, je pense que les conflits sont toujours matière à réflexion et j'ai grandi dans cette histoire. j'ai compris que je n'autoriserai plus l'autre à mal me parler (l'autre met en place une situation de manque et crée le manque et m'explique par des justifications sans fin qu'ils ne peut pas me donenr, moi je ne vais pas aussi loin : je n'ai que faire des justifications; Tu n'es pas là, tu n'es pas là. je ne t'en veux pas. mai ce que tu fais ce sont tes choix. Alors assume tes choix.) comme je l'ai tellement autorisé. Mais c'est quoi ces faux rapports humains ? Oh oui, le fantasme des relations humaines. 

Moi j'assume pas mal mes côtés dégueu (la preuve les gens me disent "ah tu es triste)... Mais comment pouvez-vous vous construire un monde faux ? 

Ah oui, c'est plus tentant la flatterie et les caresses que la vérité ? Mais chacun ses choix. I

Il y a ces choses que je ne peux plus entendre qu'un homme qui ne respecte pas la loi a le sens de l'interdit. Il y a ce processus humain de protection qui fait qu'on ne veut pas voir. Mais ça a été analysé et j'en ai déjà parlé. On n'a pas voulu voir les camps de la mort... Et tant de choses. Je m'effare de toutes ces situations de violence. Qui perdurent. Et oui, c'est la traversée du désert; Quand tu as vu le diable, regardé dans le syeux. 

Mon amie n'a pas compris que j'ai vécu des mois dans la menace d'être tuée. J'ai vécu dans la terreur et ce n'est pas le cas de tout le monde. Et elle, bon bah, elle ne peut pas voir. Je ne peux pa slui en vouloir. Mais j'ai compris ça, c'est pour ça que j'ai essayé de faire attention dans le conflit. Et là j'ai fait attention, elle m'a lynchée. Elle m'a sacrifiée. En vrai. 

Mais je ne me plains pas. parce que c'est mécanique. Je ne peux pas. 

Je n'ai pas pu ne pas défendre cette mineur contre les griffes d'un séducteur. 

Et je suis encore si naïve. Pour moi il n'y avait même pas de choix. 

Et là on voit comme les choses sont si fragiles. Vingt-cinq d'amitié ne résiste pas à ça. 

Et zut ! J'ai cru que tout le monde serait d'accord. Mais non ! Bien sûr que non. 

Je n'en veux pas aux autres de ne pas partager mes valeurs, je ne suis pas tyrannique en ce sens-là. Préférer tel personne à telle autre. Très bien. Assume tes choix et tes égoïsmes. C'est beaucoup plus drôle d'être flattée par une homme que de boire un café avec sa copine déprimée. Mais si on vivait au monde des bisounours on le saurait.

En revanche me faire croire que se faire toucher par un homme, c'est sans conséquence. Ouais je ne savais pas qu'on pouvait être si naïf. Se laisse toucher la peau par un homme... Y'aura à écrire sur ça. La peau. Mon grand sujet, la peau. 

Se faire toucher par un homme, c'est bon. Comment faire croire à un gamine que ça n'est rien ? Energétiquement. Je ne vais pas développer ça maintenant ! Mais ouahouh ! Y'a du boulot. L'approche de la manipulation. Ils sont très forts et ils ont des armes que je n'ai pas. Je raisonne à l'inverse. Un homme profondément bon ne déclencherait pas tant de merde autour de lui. Ca, c'est une certitude. C'est ça qui est bon dans certaines certitudes. Celles de la confiance et de l'amour. En amour, cela ne ferait pas mal. Là, la bataille narcissique ça n'entraîne que de la emrde. La preuve. Je lache la bataille narcissique. Je n'ai pas les armes que lui. Je sais que j'ai perdu d'avance. J'ai appris ça. A voir, savoir. Je n'ai pas les armes de ceux que je condamne. 

J'abdique pour aller courir sous la lune en ouvrant les bras aux cadeaux du ciel. 

Parce que je sais qu'il est des êtres bons et généreux, pas totalement malades de narcissisme !!! 

Avant ça j'avais une confiance absolue en l'amitéi de 25 ans. Mais j'ai confiance en moi aujourd'hui. Je peux vivre en dehors de la menace. En dehors de l'autre qui remet en question mon fonctionnement. 

C'est le prix de ma dignité et croire en mon instinct. 

Mais tous les discours j'en ai marre en vrai. 

Quand on a un problème, qu'on se pose des questions, il suffit d'entrer en dialogue avec l'autre, lui demander, discuter. Je ne vois aps où est le problème. 

L'amour, c'est un truc avec deux jambes et deux bras, qui sonne à la porte de celui qu'il aime. te là, y'a même rien à dire. Aimer, c'est avoir du courage, le courage du désir, le courage de la nudité humaine. Le reste, je n'y crois pas. Le reste, ça n'existe pas. 

C'est aussi simple que ça. 

Tout est très simple. 

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 15:48

ZEN

"Penser que je ne vais plus penser à toi est encore penser à toi. Laisse-moi par conséquent essayer de ne pas penser que je ne vais plus penser à toi." Zen.

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 12:45

J'ouvre les livres de l'école de Palo Alto... Toute la problématique de l'injonction paradoxale genre "sois spontané"... Extraordinaire. On nous demande l'impossible... Tant et tant. Sois désirante mais sous forme de rocher. "Désire-moi et ferme ta bouche". "Ferme ton coeur, mais écarte les cuisses." 

Il y a des choses je n'arrive pas à y croire, plus des paroles que j'entends, des trahisons, la soumission et autres balivernes. Ils nous tueraient pour ne pas renoncer à leur idéal, leurs illusions. Je suis sur ce dossier depuis des années. 

Quand on ouvre les bras, il y a encore des résidus. Ils viennent tester. Leurs phrases qui commencent par "tu". Ma clé, c'est la phrase de Lacan, le tu tue. La clé de la cave de Barbe-Bleue. Quelqu'un m'avait demandé : "Si vous étiez une clé ? " Je serai la clé de la cave de Barbe-bleue pour savoir combien de femmes ils ont étranglées avant moi. Depuis que je suis enfant, je m'étonne. J'ai vu de vrais tyrans, des parfaits salauds être entourés de femmes dévouées à un niveau de sacrifice indicible. J'ai vu aussi des hommes à terre par des femmes. Et des visages avec des doigts sur les lèvres :"Chuuuuu."

Et ça sert à quoi un tutu ? A danser. 

Des grands bouleversements, arrivent les grands changements. Si on choisit le chemin de l'éveil, on passe par la tristesse. Où est le mal ? Quelqu'un me disait : "Vous êtes en train de perdre vos illusions" Et d'autres et d'autres. Quand ils se racontent des histoires pour justifier leurs situations, je pèle l'oignon. J'aime savoir, comme Spinoza. Je ressens cette joie dont Thomas parlait quand nous lisions Spinoza, quand je lui disais : "Ca sert à quoi de savoir tout ça sur la condition féminine etc." Il me répondait : "La joie de savoir." 

Je me promène avec Femmes qui courent avec les loups, hurler et faire des cabrioles sous la lune. Se réconcilier avec sa femme sauvage intérieure, la femme sachante. Danièle m'a aidée à comprendre quelque chose que j'avais tant de mal à regarder en face. Je digère. 

Il y a des choses que je refuse d'entendre, celles de l'ordre du paradoxe : "Aime ton bourreau", "considère l'amour de ces gens incapables d'amour" etc. 

Quelqu'un m'a dit : "Quand on brise la loi de l'omerta, on se fait tuer." 

Oh oh, ok. 

Snouf ! C'est gai. 

Alors la plus belle des vengeances c'est le nirvana ? 

Assumer d'être un être désirant ! D'être de ceux-là avec le grand autre.

 


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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 19:23

"Je n’ai pas de réponse, je dis simplement que je devine, je le sens, que cela me fait du bien de le faire, de méditer, d’aller vers ça, d’aller vers ce point d’équilibre. Ou simplement savoir qu’il y a un point d’équilibre, la note juste." BG

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